Résumé :
- Upbit est sous le coup d’une enquête pour plus de 500 000 violations des règles KYC
- L’amende totale pourrait atteindre un montant historique de 42 milliards de dollars
- La licence d’exploitation de la plateforme est désormais menacée
- La situation fait planer un risque systémique sur la plus grande banque en ligne sud-coréenne
Un géant aux pieds d’argile
Dans le paysage mondial des échanges de cryptomonnaies, Upbit s’est imposé comme un acteur incontournable. Classé cinquième exchange mondial en termes de volume, la plateforme traite quotidiennement des transactions pour un montant de 7,7 milliards de dollars. Une position qui témoigne de sa domination écrasante sur le marché sud-coréen, mais qui commence aujourd’hui à inquiéter sérieusement les régulateurs.
Ce qui rend la situation particulièrement préoccupante, c’est l’étroite relation qu’entretient Upbit avec K Bank, la plus grande banque en ligne du pays. En effet, conformément à la réglementation locale, les exchanges doivent maintenir les dépôts de leurs utilisateurs auprès d’établissements bancaires traditionnels. Or, Upbit représente aujourd’hui plus de 20% des dépôts de K Bank, une concentration qui fait frémir les autorités de régulation.
Cette interdépendance est telle que le président de la FSC (la Commission des services financiers sud-coréenne) lui-même a récemment pointé du doigt ce monopole, craignant qu’une rupture entre les deux entités ne déclenche un « bank run » catastrophique. La stabilité d’une des principales banques en ligne du pays se retrouve ainsi étroitement liée au destin d’un acteur du monde crypto.
🇰🇷 JUST IN: South Korea investigates Upbit over 600,000 KYC violations including accepting blurred IDs. pic.twitter.com/oIl06cggRu
— Cointelegraph (@Cointelegraph) November 15, 2024
Une enquête aux conséquences potentiellement dévastatrices
L’enquête de la FSC révèle des manquements d’une ampleur stupéfiante aux procédures KYC (Know Your Customer). Entre 500 000 et 600 000 comptes auraient été ouverts sur la plateforme avec des pièces d’identité floues ou des informations personnelles incomplètes, rendant impossible toute vérification fiable de l’identité des utilisateurs par les régulateurs.
Face à ces accusations, Upbit reste muet, invoquant des clauses de confidentialité prévues par la loi sud-coréenne sur les transactions financières spécifiques. Un silence qui ne fait qu’alimenter les interrogations sur la gravité de la situation.
Le montant des sanctions envisagées donne le vertige : 71 380 dollars par violation constatée. Avec plus de 500 000 cas identifiés, l’amende totale pourrait dépasser les 42 milliards de dollars, un montant sans précédent dans l’histoire des cryptomonnaies.
Mais l’argent n’est pas la seule menace qui pèse sur Upbit. La plateforme risque également de voir sa licence d’exploitation remise en cause. En Corée du Sud, les exchanges doivent renouveler leur licence tous les trois ans, un processus qui garantit le respect des normes strictes en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Les manquements constatés pourraient bien sonner le glas de cette autorisation essentielle.