Résumé :
- Jerome Powell, président de la Fed, s’engage formellement à ne pas créer de monnaie numérique de banque centrale (CBDC) tant qu’il sera en poste
- Cette position marque un revirement majeur de la Fed qui envisageait auparavant la création d’une CBDC
- La décision s’aligne avec la promesse de campagne de Donald Trump de bloquer tout projet de CBDC américaine
- Les critiques des CBDC, dont le Cato Institute, saluent cette décision, pointant les risques pour la vie privée et les libertés financières
- Les États-Unis prennent ainsi le contrepied de nombreux pays comme la Chine, la Russie et le Japon qui développent activement leurs CBDC
Une petite phrase. Un seul mot même. C’est tout ce qu’il aura fallu à Jerome Powell pour créer une onde de choc dans le monde de la finance ce mardi.
« Yes ». Cette réponse lapidaire du président de la Réserve fédérale américaine à une question du sénateur Bernie Moreno vient de redéfinir l’avenir de la monnaie aux États-Unis. Et croyez-moi, ce n’est pas une mince affaire !
La question était simple : Powell s’engageait-il à ne jamais créer de monnaie numérique de banque centrale (CBDC) tant qu’il serait aux commandes ? Sa réponse, bien que brève, a fait l’effet d’une bombe.
Cette décision fracassante marque un tournant radical par rapport aux positions précédentes de la Fed, qui semblait jusqu’ici plutôt favorable à l’idée d’une version numérique du dollar. Et pour cause ! Pendant que les États-Unis disent « non », le reste du monde fonce tête baissée vers les CBDC.
La Chine, déjà en phase de test depuis 2020 avec son yuan numérique, la Russie, la Turquie, le Japon… Tous ces pays ont déjà commencé leurs expérimentations. Mais visiblement, ce qui séduit ailleurs fait peur à Washington.
In a landmark statement, Chair Jerome Powell commits to never issue a CBDC so long as he is the chair of the Federal Reserve. pic.twitter.com/rKYV5LOiXa
— Nick Anthony (@EconWithNick) February 11, 2025
Et ils ne sont pas les seuls à avoir des sueurs froides. Nicholas Anthony, analyste au Cato Institute, applaudit des deux mains cette décision. Selon lui, les CBDC représentent une menace réelle pour les libertés financières et la vie privée des américains. Contrairement au cash traditionnel, chaque transaction en CBDC peut être tracée, surveillée, contrôlée.
Donald Trump lui-même s’était déjà positionné sur le sujet. Lors de la conférence Bitcoin 2024, il avait promis que s’il revenait à la Maison Blanche, il bloquerait toute tentative de création d’une CBDC américaine. Promesse tenue ?
Cette position ferme de Powell soulève une question cruciale : les États-Unis sont-ils en train de prendre le contrepied de l’évolution mondiale de la finance ? Ou au contraire, sont-ils les seuls à avoir compris les dangers qui se cachent derrière ces nouvelles formes de monnaie ?